Le Chanmurly asbl

L’ASBL « Le Chanmurly » est active dans le secteur de l’Aide à la Jeunesse depuis 1974. Elle est actuellement composée de trois services : Chanmurly-Nord, Catalyse, Octogones agréés par la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Le conseil d'administration

L’équipe dirigeante a pris fonction début 2016. Elle est composée de personnes disposant d'une expérience et de formations diversifiées (administratives, sociales, thérapeutiques, financières et en gestion des ressources humaines) spécifiques au secteur non-marchand, à titre professionnel ou par engagement complémentaire. Le conseil d'administration se réunit très régulièrement pour définir les priorités et les exigences à l'égard du service en conformité avec l'arrêté cadre et l'ensemble des réglementations sociales. La direction du service est étroitement associée et la communication directe avec le personnel est envisagée à travers différents moyens dont l'analyse du rapport annuel d'activités et le conseil pédagogique.

 

Composition du pouvoir organisateur :

VANHEES Théo

Président

BOSSUT Emmanuel

Administrateur

JACQUET Katy

Administratrice

BAILLY Marianne

Membre de l'AG

RENSONNET Claire

Membre de l'AG

THONON Thérèse

Membre de l'AG

BASTIN Bernard

Membre de l'AG

Un peu d'histoire

Un peu d'histoire...

La place du Batty au tout début du XXe siècle. La plus grande des maisons blanches, devant la façade sud-est du pensionnat, constitue l'école de ménage.

En 1903, la congrégation des filles de la Croix achète à Cointe, près de la place du Batty, des terrains appartenant aux familles Roberti et de Lamotte. Elle y fait construire un couvent, complété d'un pensionnat d'école moyenne pour jeunes filles de la bonne société. Les plans dressés par les architectes Grisard et Lansberg sont mis en œuvre par l'entrepreneur Victor Emotte.

 

En Octobre 1905, l'établissement accueille ses "premières demoiselles" : cinquante-six internes et dix demi-pensionnaires. Le mois suivant, l'évêque de Liège Martin Hubert Rutten bénit solennellement le pensionnat, baptisé "Maria immaculata"

Au lendemain de la deuxième guerre mondiale, l'institut devient un orphelinat avant d'accueillir principalement, dans les années '60, jusqu'à 120 enfants placés par le juge.

 

En 1974, le Chanmurly prend le "relais" de l'Institut Notre Dame de Banneux à Cointe.

 

Très tôt après sa formation en asbl non-confessionnelle, le Chanmurly (nom provenant de la conjonction de trois prénoms d'enfants), décentralise ses activités en vue de créer des structures plus "familiales" mais aussi plus proches, dans leur dimension et dans leur géographie, des familles réelles dont les enfants étaient issus. Trois maisons deviennent le lieu de vie de 39 enfants, deux à la périphérie et une au cœur de Liège.

 

Au niveau pédagogique, le travail est alors davantage axé sur la réinsertion familiale et sociale à court et moyen terme.  C’est ainsi que, dans les années '80, Le Chanmurly participe à la mouvance qui précède l'adoption, en 1991, d'un nouveau Décret privilégiant le maintien ou la réinsertion familiale des enfants, avec le support de l'approche systémique. Ce courant, provenant des travaux réalisés à Palo Alto dans les années '50, sous l'impulsion initiale de Grégory Bateson, aux États-Unis, vise à comprendre les effets des interactions entre les membres d'un système, notamment familial. Ses co-chercheurs s'attèlent à formaliser une pratique thérapeutique découlant des observations et visant à provoquer des changements.

 

La direction et des superviseurs du Chanmurly se sont rendus à Palo Alto, et sont revenus avec la conviction que les enfants, dont les conditions d'éducation sont problématiques, pourraient bénéficier d'un accompagnement plus efficace grâce à une intervention familiale mieux définie.

 

Par la suite, un livre de référence intitulé "Aide ou contrôle" a été écrit par un intervenant et un superviseur du Chanmurly, exposant en détails, après quelques années de pratique, les possibilités et les limites du modèle dans le contexte de protection judiciaire de l'époque.

Dans les années '90, une maison, rue Vivegnis, dans le quartier Nord, assure encore un hébergement court et occasionnel de jeunes aidés par les différentes équipes, dans des circonstances exceptionnelles. L'essentiel des interventions se déroule toutefois "hors des murs" en interaction avec les jeunes, leur famille et leur environnement.

 

En 1999, le gouvernement de la Communauté française formalise les principes du décret par un ensemble d'arrêtés dont celui permettant la création des Services d'Aide et d'Intervention Éducative (S.A.I.E) en milieu de vie. Le Chanmurly prend cette option et obtient trois agréments en 2003 pour un total de 44 situations. En d’autres termes, c’est à cette époque que sont créés « Catalyse » (12 mandats), « Octogones » (8 mandats) et « Chanmurly Nord » (24 mandats).

 

Même si les missions d’ « Octogones » sont assimilées à celles des S.A.I.E, il lui fallait des moyens différents pour lui permettre un travail plus intensif au regard de son projet pédagogique et des jeunes suivis. En effet, à la demande des autorités liégeoises et du Cabinet, ce service a pu encadrer dans leur milieu de vie des jeunes ayant commis des faits qualifiés généralement « infractions », dont la problématique ne trouve de réponse ni dans les institutions privées, ni dans les institutions publiques, ni dans les services psychiatriques, et qui se trouvaient constamment en situation d’échecs répétés et de rupture sociale. La réflexion menée tant à l’interne qu’avec les autorités a abouti à la conclusion de la nécessité de développer des modalités de prise en charge et d’interventions spécifiques pour certaines catégories d’usagers de l’aide à la jeunesse. C’est ainsi que ce service a été nommé comme un Projet Pédagogique Particulier (P.P.P.). Dans le cadre de cet agrément, Octogones a élargi son projet, initialement conçu pour la catégorie dite « infractionnelle » visée plus haut, pour l’étendre à d’autres catégories de jeunes présentant des comportements ou des troubles importants du comportement, nécessitant parfois des soins spécifiques liés à leur état mental sans qu’une pathologie psychiatrique soit avérée.

 

En 2006, comme la plupart des services, nous gérons une "liste d'attente" de plusieurs dizaines de demandes d'intervention. Lorsque nous pouvons débuter le travail, les circonstances qui ont été à l'origine de l'ouverture du dossier (souvent plus d'un an) sont à réexaminer. La mobilisation des familles par rapport à des faits anciens est lente et même si la situation actuelle reste problématique, elle n'est pas toujours bien identifiée. Dès lors, lorsque la Ministre de l'époque projette de créer les conditions d'une "intervention de crise", cela résonne comme une opportunité à double titre. D'une part pour travailler sur base d'événements récents dans l'expression des problèmes qui se posent au jeune et à sa famille depuis longtemps, et donc pour proposer une action utile, au bon moment ; d'autre part, à l'égard de nouvelles situations pour les autorités administratives, intervenir précocement afin d'augmenter les chances de résolution des difficultés ou d'orientation satisfaisante vers les services de première ligne.

 

Obtenant des bénéficiaires de l'aide une collaboration presque systématique, cette intervention d'une durée d'un mois appelée "relance" pour tous les services similaires et “Cap Nord” au Chanmurly Nord, s'est avérée également très mobilisatrice pour les intervenants qui y voient un cadre clair, favorisant le changement dans les positionnements relationnels.

 

En 2013, à la demande de la Ministre de l'époque, dans le cadre de la reconversion d'un autre service et du détachement d'un membre de son personnel dans notre service, la mission "Relance" a été étendue. Le Ministre actuel a toutefois interrompu le processus considérant que les emplois devaient rester dans le sous-secteur d'origine.

 

Tout en poursuivant l'expérience "Relance" avec des subventions provisoires, le Chanmurly Nord et Octogones ont développé plus régulièrement dès 2008 les suivis de jeunes à leur sortie d'I.P.P.J., en particulier pour ceux qui ont le plus besoin d'un accompagnement. Cette disponibilité s'est formalisée par une extension d'agrément en 2011 pour 3 situations.

 

En avril 2018, le projet de modification de l’architecture du secteur de l’Aide à la Jeunesse voulue par le ministre de l’époque prévoit un remodelage des services dans son ensemble. Dans cette réforme, la particularité du service Octogones est arrêtée ; tout comme le projet « Cap Nord ». Les trois services du Chanmurly deviennent alors tous des Services d’Accompagnement Socio-Educatif (S.A.S.E.).

Enfin, notons qu’au fil des années d’existence, plusieurs demandes d’augmentation de capacité ont été formulées auprès des autorités compétentes. Le dynamisme reconnu de notre A.S.B.L. nous a permis d’obtenir des réponses favorables. Au total, le Chanmurly est actuellement subsidié pour 77 mandats : Catalyse (16), Octogones (27) et Chanmurly Nord (34). Cela représente habituellement 110 suivis simultanément et sur une base annuelle nous accompagnons plus de 200 jeunes.